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samedi 8 mai 2010

Championnats de France. Lyon


8 Mai Samedi après midi : 10Km.


La première épreuve de ce championnat s’annonce rude. Vu le niveau du plateau des coureurs présents, ça va être du lourd voire du très lourd. Les meilleurs tournent autour de 20’ sur cette distance. Reste le parcours qui sera sélectif. Pleins de virages, une toute petite côte avec virage à 45° dans la terre (dure) avant le sprint final. Parcours ludique et non ennuyeux. Il faudra être technique et choisir ses trajectoires. La boucle fait 2,5Km et sera faite 4 fois. Nous avons des puces électroniques qui nous donnerons toutes les statistiques possibles et inimaginable sur notre course. C’est Thijza, Commissaire officielle de la IKSA qui s’occupe de la prise et de la validation des temps. Pour cette épreuve j’utiliserai une superbe BCS prêtée par Sébastien (Dexter). En effet les enfants faisant la course avec nous, je laisse ma Race Max à Manon. Lou aura sa Free Ride. Les enfants feront le nombre de tour qu’ils veulent. Le matin les champions ont repérés le parcours. Chaque partie est analysée pour étudier les relances, les poussées, sur quel pied, etc… on est dans un autre monde… Ils sont déjà impressionnants. Nous sommes 44 au départ. Les nationalités représentées sont : 14 FR, 10IT, 10NL, 5DE, 2CZ, 2SK. Certains ont fait 3000 Km pour le week-end !

Le départ est énorme. Tout le monde part en sprint et en 100 mètres, les positions sont déjà établies. Je suis le mouvement en poussant comme un fou mais malgré mon sprint les premiers sont déjà loin. Pour eux, ce n’est pas de l’endurance. Pourvu que je ne me crame pas sur le premier tour… Je continue à pousser fort et boucle mon tour en 6’33, moyenne 22,87 pendant que le premier le bouclait en 5’30 moyenne 27,20.

Je maintiens ma pression sur le second tour. Les places sont maintenant stables. Devant moi au loin je vois Fabrice. Je l’ai en ligne de mire. Derrière moi, il y a bagarre entre Carole et Ivana (CZ). J’arrive à maintenir l’écart d’une dizaine de mètre entre elles et moi. Fabrice est trop loin mais l’écart avec lui a l’air de se maintenir. Passage au troisième tour en 6’59’’ moyenne 21,47. Je commence à fatiguer. Je suis à fond depuis plus de 10 minutes et l’énergie baisse, pourtant il me faut tenir. Le troisième tour est tactique. Surveiller l’arrière sans arrêt pour anticiper la remonter des filles, et avoir Fabrice dans le viseur pour ne pas le laisser partir. Chaque virage est maintenant négocié aux petits oignons. La trajectoire doit être parfaite, les changements de pieds aussi (on pousse à l’intérieur du virage pour une relance plus puissante). Les changements de pieds sont maintenant instinctifs. Fin du troisième tour en 7’09’’ moyenne 20,93. Carole vient juste de décrocher Ivana et se lance à ma poursuite. Je l’ai toujours dix mètres derrière moi.

                Je dois me reprendre au dernier tour et accélérer. Ce que je fais. Je lance toutes mes forces dans la bataille. Mais Carole elle aussi fait la même chose. Ivana est définitivement décrochée, Carole se rapproche. Dernier virage. Prêt pour le sprint final. J’arrête de pousser, me laisse glisser, laissant revenir Carole à mon niveau et   lui lance « On se le finit ensemble et que le meilleur gagne ? » « _D’accord ! ». Nous nous lançons dans un sprint monumental où je donne absolument tout ce que j’ai dans le ventre. Elle pareil. Nous passons la ligne ensemble. Photo finish, c’est la puce électronique qui nous départage. Elle me bat de quelques 100ème … Je finis ce Tour en 6’53’’ moyenne 21,78. Temps total 27’39’’469 (415 pour Carole !!)

Résultat 23/40 au général 4/15 français, 10/13 vétéran général, ¾ vétéran français.

Je gagne 12 points à l’Eurocup.


Relais : 3x2,5Km


Une heure après l’arrivée des 10Km, nous repartons pour un Relais. Nous formons une équipe de trois coureurs qui vont se partager une machine. A chaque tour (3 donc) le passage de relais (de la machine) se fera au niveau de la zone du chrono. Fabrice, Thierry et moi formons le « Team-Trotbike». Nous nous entraînons pour le passage de la machine en faisans quelques passages « à blanc ». Nous sommes prêts. 10 équipes sont en course. Je partirai en tête et passerai le relais à Fabrice. La machine choisit est la BCS que j’ai utilisée pour le 10Km.

Départ encore explosif, pire que ce matin puisque chaque coureur n’effectue qu’un tour (6’ à la louche). Je pars donc à fond et me retrouve en quatrième position. Je maintiens cette position coûte que coûte et surgit au passage du relais toujours 4ème. En plein sprint je saute de la machine du coté droit et tout en courant je la tiens par la potence de la main gauche. Voilà pour moi. Fabrice lui est parti en sprint (ancien sprinteur à pied) pour se retrouver en quelques mètres à ma vitesse et à mon niveau. Il saisit la machine que je lui tends, saute dessus et repars à fond. Le passage fut parfait. Pendant son tour, il passe en troisième position puis revient en quatrième et en cinquième place. Le passage de relais avec Thierry sera catastrophique. Est-ce Fabrice qui manque son passage ? Thierry qui rate la prise ? Trop de différence de vitesse entre les deux ? Tout est allé très vite. La machine fait un travers en les deux coureurs, Thierry manque de tomber et doit s’arrêter pour éviter la chute. Il repart à fond en gueulant comme un veau. La chute est évitée, mais de précieuses secondes ont été perdues. Heureusement (pour nous) le relais des coureurs suivant est tout aussi mauvais ce qui nous permet de conserver notre position. Thierry maintiens la cinquième place jusqu’au bout.

Résultat : 5/10.


9 Mai Dimanche matin : 40Km


Le parcours est ¾ Terre roulante ¼ bitume parfait. Il s’agit d’une boucle de 10 Km autour du lac de Miribel Jonage à faire 4 fois. Il y a beaucoup de virages, de terre glissante, de petites bosses, bref c’est un parcours exigeant physiquement et techniquement. Très peu de dénivelé mais plein de relances et il faut faire attention aux glissades. Surtout si on est équipé en slicks (c’est mon cas) et qu’on est « raz-moquette ».

Les épreuves de la veille m’ont laissés des traces physiquement. J’ai  mal partout. La nuit précédente j’ai dormis trois heures. J’avais l’adrénaline qui fonctionnait encore et ça m’a maintenu réveillé. Mais coté « énergie » je me sens bien. Comment mes jambes vont-elles réagir ? Je reprends ma Race Max qui est beaucoup plus basse et plus légère que la BCS d’hier. Il va falloir assurer plus de deux heures d’efforts sans plages de repos. Je ne suis pas dans une gentille rando avec des VTTistes.

D’entrée, la course se sépare en quatre groupes. Celui de tête où la gagne se joue. Ils partent à fond et le resteront durant les quatre tours à plus de 27 de moyenne! Suivis de ceux qui partent aussi à fond et vont se faire distancer mais vont gérer la course pour gagner des points. Rappelons que nous sommes une des cinq manches de la coupe d’Europe et donc c’est le classement qui compte. Viens ensuite un petit groupe (dont moi) qui est là pour se jauger et assurer le finish. Derrière nous les féminines. Je suis avec Rodolphe et Philippe. Nous partons sur un rythme assez cool mais soutenu  histoire de découvrir le parcours. Celui-ci contourne le lac, les étangs, on admire les oiseaux de toutes sortes (hérons, canards, etc…) Pas mal de gens sont à l’affut avec des supers jumelles, c’est un lieu d’observation privilégié pour la faune. Nous faisons donc une super balade. On aurait presque du mal à croire que nous sommes en train de courir les Championnats de France tant l’ambiance est cool et bucolique !! On est seul tous les trois, les fusées sont très loin devant et nous avons créé un gros écart avec l’arrière. Premier tour en 32’33, moyenne 19,19.

Dès le début du deuxième tour, Philippe, prend son rythme et accélère doucement. Nous continuons de papoter avec Rodolphe. On parle entrainements, mental (la théorie du « grand gouverneur », vous connaissez ?) courses, (la prochaine à Millau) boulot, des trucs perso, bref on rattrape le retard dans nos nouvelles, ça fait 3 ans qu’on ne s’est pas vu. Deuxième tour en 34’ moyenne 17,67.

Nous maintenons notre rythme et continuons notre papotage sur le troisième tour. Là les premières féminine nous rattrapent. On entend frapper le sol et une petite hollandaise (Championne en titre) ainsi que  Carol notre championne française accompagnée d’Ivana nous doublent. Nous restons avec elles quelques kilomètres pour prendre une leçon de poussée. Elles ont l’air totalement décontracté, pas l’impression de forcer outre mesure. La jambe tendue effectue un mouvement de balancier régulier, pas du tout dans l’esprit, je-lève-la-jambe-et-frappe-le-sol. Nous nous mettons à leur rythme et en effet, ce geste est efficace, tout en douceur. Mais malgré tout elles avancent plus vite que nous et lentement sans forcer, elles nous distancent. Nous arrivons sur la fin de notre troisième tour et entendons frapper le sol violement et régulièrement derrière nous. Surgit le champion hollandais qui boucle son dernier tour. Nous roulons à 18-19km/h et il nous passe comme une fusée. Il franchira la ligne en 1h42’ au moment où nous passons notre 3ème tour. En 34’ moyenne 17,96.

Quelques centaines de mètres après le passage de la ligne un coureur hollandais qui avais abandonné sur crevaison arrive plein pot sur une superbe Kickbike Millenium Racer avec roue avant carbonne et nous explique que normalement la course s’arrête dès l’arrivée du premier coureur. Mais si on veut, on peut finir notre tour, à nous de décider. Il fait beau, c’est une belle ballade, on se fout du chrono, on décide avec Rodolphe de terminer sur le même rythme. Le coureur repart prévenir l’organisation. Malgré notre rythme « cool » je commence à fatiguer sérieusement. La diversité du parcours évite la monotonie mais les muscles tirent et la difficulté grandit. Pas de crampes à l’horizon, c’est déjà une bonne chose. Avec Rodolphe, nous ne nous parlons plus. D’ailleurs il reste de plus en plus devant moi et finit par lentement se détacher. J’accélère pour le coller mais la distance grandit de minutes en minutes. Nous passons un Tchèque (le mari de celle qui nous a passée tout à l’heure). Je tente de prendre un gel dans ma sacoche mais je n’y arrive pas. Je m’arrête. Rodolphe file au loin, le Tchèque me repasse. Ma dose avalée, je reprends la route et met un coup d’accélérateur pour repasser mon Tchèque. Je vois Rodolphe au loin lors de petites lignes droites. J’accélère encore pour essayer de le recoller. Je suis tout seul maintenant. Rodolphe est loin devant, le Tchèque loin derrière. Derrière mini difficulté où Sébastien (Dexter) faisant la circulation me hurle « Plus que deux kilomètres !! Débranche ton cerveau et fonce !! ». Bon d’accord. J’accélère et retrouve le bitume de la piste de roller. Je finirai mon dernier tour en sprint puisque j’en ai encore sous le pied. Dernier tour en 34’18’’ moyenne 18,13. Mon temps général est de 2h16’50’’ moyenne 18,188.









Résultat 25/35  au général, 10/13 vétéran général, 7/8 français, ¾ vétéran français.

Je gagne 11 points à l’Eurocup.

Au général pour l’Eurocup, j’ai 23 points et me classe 20/28 pour cette première manche 2010.