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dimanche 25 avril 2010

La Saint Affricaine


La journée du 25 Avril s’annonce belle. Le soleil brille, il fait un peu frais, mais on annonce 25°C pour la journée. Nous partons pour 40 Km de tout terrain avec 800 m de dénivelé positif. Près d’un millier de VTTistes sont présent sur les distances 25,40,55,70 et 80 Km. Thierry et moi avons nos Xh « préparées » pour l’occasion. Position hautes, deux portes bidons, une mini sacoche pour les outils sur le haut du cadre, la pompe fixée sur un porte bidon. La machine est lourde et très haute. En tout-terrain j’utilise rarement la position haute sauf si il y a seulement les descentes. Mais ici je ne connais pas le parcours et dans le doute…Mon problème de freinage que j’ai eu lors du « Deval Nore » est réglé, j’ai des freins neuf. En attendant de passer à la technologie disques, ça ira bien.

Nous démarrons par une côte sur la route qui va durer 30’. Je pars trop vite, essaye de pousser trop longtemps, au bout d’un quart d’heure j’ai le cœur à 1253 pulsations qui frappe fort, je sue à gros bouillon, je n’ai plus d’air dans les poumons, bref, je suis en sur-chauffe, il est urgent de faire quelque-chose. Je m’hydrate et repars rapidement en courant lentement à coté de la trot jusqu’au bout de la côte. Par endroit je suis à la vitesse des cyclistes. Au bout d’une demi-heure de cette mise en chauffe, nous entrons enfin sur un chemin. Je peux commencer à pousser un peu, mais dieu que la machine est haute ! Thierry lui aussi trouve que sa machine ressemble à un escabeau sur roue. Chaque poussée nous fait énormément travailler la cuisse d’appuie. Pour le moment, rien ne justifie cette position haute. On se demande si on ne devrait pas baisser nos montures. Le chemin continu de monter, monter, monter. Nous marchons plus que nous poussons. Beurk. Nous arrivons au point haut de cette première partie en 50’ et c’est le ravitaillement. Un monde fou. (950 inscrits…). On prend vite un coca et un truc à grignoter et repartons de plus belle. On vient de doubler une grosse centaine de concurrents, hé, hé, hé. Nous sommes au niveau du village de Tiergues. Ca ne vous dit rien ? Tiergues, C’est la dernière difficulté des 100 Km de Millau. La célèbre et fameuse côte de Tiergues. Nous venons d’effectuer la même chose que le retour de St Affrique vers le sommet de cette côte lors des 100 Km de Millau mais en tout-terrain. La première descente s’avance. Enfin. Mais les pilotes devants nous empêchent d’en profiter. Des enfants, des débutants qui descendent de leurs vélos au moindre caillou (j’exagère à peine). Nous sommes obligés de nous arrêter, laisser du mou devant nous pour finalement les rattraper 2 minutes plus tard. Frustrant. De plus les descentes sont courtes pas techniques et ça remonte de suite. Bou ou … Nous sommes malheureux… Au bout d’une heure, nous sommes sur un plateau magnifique. Arrêt photos. On voit au loin le Larzac. Je devine dans la brume lointaine les falaises autour de mon village. Roquefort est juste derrière. Millau est caché derrière un plateau. Le parcours est un peu vallonné, la forme arrive. C’est bien çà, il nous faut une heure pour être chaud et entrer dans le rythme. Se succède alors courtes descentes faciles et longues montées. Suffisamment pentues pour ne pas pouvoir pousser (marche obligatoire) et larges pistes monotones. On s’y EM-MERDE ! Thierry passe son temps à monter et descendre sa fourche à la main.

2h50. Les premières sensations de crampes font leurs apparitions. Marrant, c’est exactement le même temps qu’à Millau. Thierry aussi commence à avoir quelques sensations musculaires bizarres. Petit arrêt gel anti-crampes, pommade magique et on repart en marchant (puisqu’il y a une côte).

Deuxième ravitaillement à St Jean D’Alcapiès. Beau petit village aveyronnais avec de superbes fermes fortifiées. Nous sommes je le rappelle au cœur du pays des Templiers. Par contre, une sono crachant de la musique est située au ravitaillement. On se croirait dans un centre commercial branché où la musique agresse les oreilles. Je trouve ça insupportable. On est en pleine nature, on ne peut même pas écouter les petits oiseaux. Bande de cons, imbéciles…Et on remonte. Encore et encore. Petites routes, grandes pistes, toujours aussi monotone. Reste le paysage qui est superbe. Nous avons au moins çà et on peut en profiter (et puis là il n’y a plus de musique !). On arrive enfin au second point haut du parcours. 600m d’altitude. A partir de maintenant il ne devrait y avoir que de la descente (enfin …sur le papier ! parce qu’en réalité …). Mais pour chaque petite descente de 30 secondes, on enchaîne une côte de 5 minutes. Bou, hou, hou ! Alors parfois, une longue piste se profile devant nous et durant 2 ou trois longues minutes ont peut enfin se lâcher. Leurs largeurs nous permettent de doubler les débutants studieux et prudents qui descendent en freinant à bloc. Nous sommes aussi à bloc mais sans les freins. Sachant qu’on anticipe la côte qui suit, nous devons prendre un max de vitesse. Alors c’est allongé sur la machine à fond sur le chemin. J’atteins les 47,7 Km/h au GPS ce qui établit mon record en tout-terrain à ce jour.

Nous revenons au second  ravitaillement. On en a marre, on ne s’arrête pas, on veut rentrer au plus vite, on ne s’amuse pas, mais alors pas du tout. 35 Km au compteur, 3h50 au chrono. Toujours pas de crampes (ça n’est pas avec ce qu’on a poussé qu’on va se faire mal !) C’est finit. Ben oui, parce que ce qui nous ramène au départ est une ancienne voie de chemin de fer transformée en voie verte. Profil légèrement descendant sur 5Km. Il suffit de se lancer à fond, et de laisser glisser. On tient un bon 25Km/h en poussant de temps en temps et encore… Ca va durer un bon quart d’heure durant lequel on effectue des relances à bloc en profitant de la pente dès qu’un VTTiste nous double. On s’amuse à rester à son niveau voire le doubler, comme celui qui nous lance « Et ça va vite comme engin ? » Nous n’avons  pas eu le temps de lui répondre, et il ne nous a jamais rattrapé. Il a eu sa réponse non ?

On arrive à Saint Affrique avec 4h10 à la montre et 39,8 Km au compteur/GPS. Le temps de roulage est de 3h30 et les arrêts sont de 40 minutes. Nous ne sommes même pas fatigués. Pas de crampes à l’horizon. On  rajouterai bien une paire d’heures  à ce rythme. Nous restons un peu sur notre faim. D’ailleurs, en parlant de faim, il n’y avait pas de ravitaillement solide à la fin !!! Que des boissons. Un peu déçu. Nous qui aimons quand on en bave, quand c’est technique, ben là c’étais une gentille ballade pour les enfants. Roulant certes, mais pour les vélos. Bref, ça n’était pas marrant.

On devient peut-être un peu difficile…. ?