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dimanche 29 avril 2007

OffRoad VTT de Nîmes.

J’hésitais entre le 60 et le 35 km, mais n’ayant pas une préparation au top, je me suis rabattu sur le 35 km. Je devrais tourner autour des 3h30, ce qui est suffisant. D’autant que le 35 km en question a tout de même un dénivellé positif de 970m. Excusez du peu ! Pour le Footbike, j’utiliserai le modèle Trail avec lequel je cours depuis l’été dernier. Je ne ferai pas la bêtise de monter le pneu semi-slick de la dernière course. Là, je monte un 2.30, va y a voir d’la caillasse ! Faut d’l’accroche et du gros!!
Le départ est prévu à 9h. Il fait déjà chaud. Le site de départ est sur un aérodrome, ce qui donne une ambiance mini Roc d’azur. 1000 coureurs au départ des différentes courses (60, 35, et randos 50,35,12). J’ai droit aux réflexions amusées habituelles au départ. En gros, soit on me prend pour un gentil fou qui ne va pas passer les 10 km, soit pour un extra-terrestre. Pour éviter toute ambiguité sur mes capacités physique (mais pas mentales…) j’arbore mon tee-shirt « Finisher » du Roc d’azur 2006. Je le montre en disant : « Regardez ce que j’ai terminé … » Ca calme les taquins.
Je ne résiste pas à la pression du FB-Trail qui insiste pour raconter la suite. Je lui passe donc la parole :
C’est parti. On fait un tour de la piste d’aérodrome (5mn de chauffe pour mon pilote) et on sort bon dernier. Ca va très très vite dès le début. Puis les pistes s’enchaînent avec de belles côtes, de belles descentes, la première heure est plutôt roulante puisque en 1h07’ j’ai fais 14km. Je suis dans mes temps de références. Je commence à me faire rattraper par les coureurs des randos partis après nous. Quelques passages en sous bois sont fantastiques, ou j’ouvre la piste sur un single-track en légère descente, quelques poussées seulement de Jean-Chris pour maintenir la vitesse, mes poursuivants n’en reviennent pas : « Putain mais ça arrache ton truc !! » « Mais t’avances dis donc !! ». Une descente extraordinaire nous amène vers le Gardon. Longue, pentue, difficile avec pleins de pièges et en sous-bois, un régal. Nous débouchons sur une plage en larges dalles de pierres. Le Gardon coule d’une eau claire, Jean-Chris piquerai bien une tête avec cette chaleur. Moi je suis un piètre nageur. C’est pas vraiment mon truc. Des groupes de coureurs s’arrêtent pour se ravitailler ici et là sur les différents niveaux des dalles. Sièges et tables naturels. Ca sent les vacances, on a pas envie de continuer. Les falaises autour de nous sont percées de larges et profondes cavernes (on pourrait y mettre un semi remorque en long en large et en travers à l’aise). Tout est grand et majestueux. Certaines de ces cavernes en haut de la paroi ont été transformées en habitat troglodyte. Des murs en pierre percées de fenêtres y bouchent l’entrée. Mais comment y va-t-on ? Il n’y a pas de chemin. Et comment ont-ils montés les pierres ? Impressionnants. Nous longeons le Gardon entre les dalles et le sable pour ensuite prendre une piste qui remonte sur le plateau. La montée dans la chaleur est difficile. Il fait très chaud, pas d’ombre, il est midi au soleil, les casques chauffent (quelle idée d’avoir un casque noir de Dirt…). Jean-Chris marche à grand pas pour ne pas perdre trop de temps. Impossible de pousser. La pente est trop dure et les cailloux sont très roulant. Elle est longue cette côte. Heureusement que le paysage est magnifique. On remonte à flanc de falaise vers les plateaux en surplombant le gardon qui serpente au fond du canyon. Une vision à perte de vue. Super beau. Premier ravitaillement au 20ème kilomètre à 1h50. Je suis toujours dans les temps. Je tiens mon 10km/h. Jean-Chris bois, bois, bois. Il respecte sa règle de la grande lampée d’eau tous les quarts d’heure et sa dosette énergétique spéciale « Long Raid » toutes les 45’. Son physique tiens bon jusqu’à 2h30 environ ou … les premières crampes font leurs apparitions. Pendant plus d’une heure il va vivre l’enfer. Cuisses, mollets, ischio, tout y passes, elles augmentent jusqu'à ce que il ne puisse plus avancer. Le simple fait de marcher est impossible. Sur la jambe gauche, la cuisse est plus dure que la pierre et la jambe droite est bloquée (il ne peu plus la plier). Et pourtant il faut continuer. Et moi je ne sais pas comment l’aider. Il en bave le pauvre. Bon allez, arrête toi et repos le temps que ça passe. Il m’écoute, s’étire, se masse, repars, puis recommence. la douleur augmente sans cesse. J’ai l’impression que ses muscles vont se détacher de l’os…. Il serre le poing, en a les larmes aux yeux. Il me dit que le mental est plus fort et que ce n’est pas « ça passe ou ça casse, c’est : passe et pis c’est tout !! ». La chaleur est de plus en plus forte sur les plateaux. J’ai peur qu’il prenne un coup de chaud. Mais c’est bien il s’hydrade au maximum.
Il a pourtant une super forme physique, la pêche et c’est sa mécanique qui flanche !! C’est rop ralant, d’autant plus que sur certaines portions il pourrai pousser. Par contre ma mécanique à moi tiens le coup. Si il abandonne , ce ne seras pas de ma faute.
2h50. Deuxième ravitaillement. J’ai mis 1heure pour 5km !! L’horreur. On ne pense plus au chrono. L’objectif est de terminer. Quant au fait d’être dernier ou pas, on n’y pense plus depuis longtemps. Je me fais le plus léger possible pour qu’il ne force pas trop. C’est un travail d’équipe le Footbike. A moi aussi d’y mettre du mien. Des descentes énormes succèdent aux côtes ou tout le monde pousse ou porte sont vélo. Même dans les descentes il a mal. On ne peut jamais se reposer en FB. En bas de chacune d’elle il sétire longuement sinon, il ne pourrais pas monter. Sur une de ses descentes énormes où frein arrière bloqué, frein avant presque à fond (on rêve de l’ABS …) la roue avant fait tout à coup un bruit énorme. Aïe !! Arrête Jean-Chris je perd la roue avant !!
Il arrête en catastrophe (ouï sa cuisse !!). Ma roue avant est dessérée. Gulp… ce doit être les vibrations. En ressérant l’attache rapide il touche le disque et se brûle. Il est bouillant. D’ailleurs je n’ai presque plus de frein avant. Les plaquettes doivent être fondues. Désolé mais à force de freiner j’en peu plus moi …..
A partir de 3h30, les douleurs se calment, il peut se remettre à pousser un peu et la marche n’est plus douloureuse. Le plaisir de la glisse revient. Youpi, je sens qu’il va mieux, je me remet à rouler. 3h45, en haut d’un plateau surgit la plaîne de Nîmes et l’on voit l’aérodrome au loin. C’est très beau. Comme une délivrance. Un léger vent marin (de face) se lève. La clim automatique !! C’est la dernière descente et les dernières pistes à travers quelques marais asséchées. Les muscles sont calmés, il se remet à bien pousser. Du coup on pourrai continuer, il se sens de nouveau frais. Retour sur le bitume (c’est quand même reposant le bitume ..) pour le dernier kilomètres sur les pistes d’envol. Pour nous c’est l’atterrissage. On est avec un cycliste qui a fait le même temps que nous. On décide d’un commun accord de tout arracher sur le final et on passe la ligne d’arrivée en sprint tous les quatre (les deux pilotes et les deux engins roulants). 3h58’’ !!

Je reprend la parole pour la conclusion.
 
  • Le pneu 2.30 a remplit son rôle. Je n’ai jamais été pris en défaut sur l’avant.
  • Aucune crevaison même avec le pneu arrière de route (d’origine).
  • Aucune casse (il ne manquerait plus que ça …)
  • Aucune chute.
  • Je termine la course.
  • Je ne suis pas dernier.
D’après mes calculs savants, l’incident des crampes m’a fait perdre 15 bonnes minutes. J’aurais pu pointer à 3h45’. Tiens peut-être l’objectif pour l’année prochaine si je reviens ? D’autre part, il faut que je change mes chaussures de Trail, les crampons commencent à disparaîtres et l’accroche s’en fait sentir. Ensuite, au regard de ce que je viens de vivre, je ne ferais pas les 80km de la Caussenarde. J’ai peur de me faire mal.
Classement final au général : 77ème/85 et 14ème/17 en master2 (40 à 49ans).